Hawkesbury, ville bilingue sur tous les plans

Bref historique

Située à l’extrémité est des Comtés-unis de Prescott-Russell, la région de Hawkesbury voit l’arrivée de colons loyalistes vers la fin des années 1700, après la fin de la guerre de l’Indépendance américaine. Nommée en l’honneur de Charles Jenkinson, baron de Hawkesbury, la ville est fondée en 1854 et incorporée en village le 27 novembre 1858. C’est Thomas Mears qui construit les premiers moulins à eau et moulins à scie, et le premier navire à vapeur en service sur la rivière des Outaouais, le Union. Ces eaux deviennent importantes pour le transport fluvial, en partie à cause du canal qui se trouve à Grenville. La famille Hamilton, qui deviendra l’un des grands employeurs de la région, construit une scierie au Chenail. Ces nouvelles installations sont responsables de la naissance d’une économie locale, ce qui mènera à l’implantation d’industries spécialisées : le textile, les fibres synthétiques, les profilés métalliques, l’acier, le verre et le plastique.

En 1931, on construit le pont Perley qui relie Hawkesbury à Grenville. Au tout début du XXIe siècle, le nouveau pont du Long-Sault remplace le pont Perley. À mi-chemin entre Ottawa et Montréal, à une centaine de kilomètres de la frontière américaine, la ville compte un éventail d’entreprises, d’organisations et de services qui font d’elle l’un des centres importants d’affaires et de services des Comtés-unis de Prescott-Russell.

Profil de la communauté

La ville de Hawkesbury est reconnue pour son « style marché » : des petits commerces indépendants sur la rue Principale, une large variété de grandes entreprises sur la route 17, ainsi qu’un parc industriel qui emploie bon nombre de résidants. Son emplacement attire beaucoup de gens qui cherchent à s’établir dans une plus petite communauté près des grands centres. Longeant la rivière des Outaouais, près des frontières interprovinciale et internationale, Hawkesbury est l’endroit idéal où vivre. Ses 10 551 habitants ont donc facilement accès aux marchés québécois et américains, tout en profitant du fait qu’ils sont tout près du port international de Montréal, des aéroports internationaux d’Ottawa et de Montréal, du chemin de fer, qui permet aux industries d’exporter et d’importer de la marchandise, et de la route Transcanadienne.

L’éventail d’activités et d’installations récréatives et culturelles est un atout important pour la ville. Hawkesbury offre à ses résidants les services essentiels de santé à l’Hôpital Général de Hawkesbury. Deux écoles élémentaires et autant d’écoles secondaires régionales de langue française, ainsi que deux écoles élémentaires et une école secondaire régionale de langue anglaise assurent l’éducation de la relève. Un campus satellite de la Cité collégiale offre aussi quelques cours.

La francophonie à Hawkesbury

Vu l’importance de sa population bilingue, Hawkesbury doit d’avoir une main d’œuvre majoritairement bilingue pour répondre aux besoins de ses 8 370 résidents francophones, soit 81 % de la population. En tout, 9 380 résidents ont une connaissance du français, soit 91 % de la population. Depuis 2012, le seul détachement de la police provinciale ontarienne qui dessert sa région complètement en français et en anglais est à Hawkesbury. Tous les employés doivent être bilingues, et tous les documents, rédigés dans les deux langues, sans exception. De cette façon, tout résident est servi dans sa langue maternelle.

Ce bilinguisme reflète tout autant l’importance qui est attribuée à la langue dans la communauté. La population francophone veut préserver et promouvoir sa langue et sa culture qui ont su façonner la communauté. De fait, la Municipalité se dote d’une politique culturelle qui a pour objectif la protection de la culture et de ses aspects distinctifs à Hawkesbury, et ce, « dans les domaines du patrimoine et de la muséologie, de la bibliothèque et des arts littéraires, des arts de la scène, des arts plastiques, publiques et médiatiques, ainsi que des loisirs culturels ». Cette politique, assurément, « consolidera le passé, articulera le présent et orientera le futur sur les plans humain, touristique, et économique » (Politique culturelle de Hawkesbury).

Depuis 1989, la Ville adopte plusieurs résolutions afin d’assurer l’épanouissement de la langue française dans la communauté. Le 14 mars 1989, le conseil municipal s’engage à offrir des services administratifs en français, aux services des incendies, des finances, des parcs, du développement économique, des services communautaires et des travaux publics. Le 14 novembre de la même année, la Municipalité prépare un projet qui proclame la ville officiellement bilingue.

Finalement, le 19 février 1990, la Ville de Hawkesbury adopte un arrêté municipal décrétant que tout employé du gouvernement municipal peut travailler dans la langue de son choix, et que toute personne peut être servie en français ou en anglais. Grâce aux politiques adoptées, aux règlements mis en place, aux services offerts en français, il est manifeste que la Ville de Hawkesbury fait des efforts continus pour assurer la vitalité linguistique, et que la francophonie ne saura que grandir au cours des années.

Signe de cet engagement envers ses communautés, la Ville de Hawkesbury appuie la réalisation du Monument de la francophonie sur l’île du Chenail. Le Monument, inauguré le 28 novembre 2014, est constitué d’une main d’homme et d’une main de femme représentant les Franco-Ontariennes et les Franco-Ontariens qui protègent une fleur de lys, symbole de la Francophonie.